- 1. Aux origines des "races guerrières"
- L'Algérie, berceau des "races guerrières"
- La conquête du Sénégal et la naissance de la catégorie de race guerrière
- Des races guerrières en métropole ?
- 2. De 1870 à 1910 : l'essor impérial des races guerrières
- 1870, ou la perte de l'"esprit militaire" français
- Fabriquer des héros : les races guerrières, filles des "épopées africaines"
- La construction du mythe des races guerrières
- 3. Une invention franco-africaine
- Des corps à toute épreuve
- L'invention d'une tradition guerrière
- Les races guerrières : une coconstruction ?
- 4. Races guerrières et "politique des races"
- Les races "non guerrières" de l'Afrique équatoriale française et de la péninsule indochinoise
- Races guerrières et races non guerrières : les leçons du contrepoint indochinois
- Le cas malgache, ou les limites de la catégorie de race guerrière
- 5. Qui a peur des races guerrières ?
- Une masculinité ambiguë
- "Peaux noires, cœurs blancs" : les races guerrières entre sauvagerie et civilisation
- 6. "Force noire" et "armée jaune" les projets de recrutement indigène des années 1910
- La "force noire" de Mangin
- L'"armée jaune" : un projet politique subversif
- 7. À l'épreuve des tranchées
- En première ligne : les effets pratiques de la catégorie de race guerrière
- Bonnes surprises et contre-performances : la remise en question de la catégorie de race guerrière.
"Popularisée en 1910 dans le cadre du projet de recrutement d'une "force noire" en Afrique occidentale, la catégorie de "race guerrière" est utilisée dans l'empire colonial français des années 1850 à la fin de la Première Guerre mondiale. Elle y désigne certaines populations jugées particulièrement aptes à porter les armes, pour des raisons à la fois biologiques et culturelles : Bambara, Wolof et Toucouleurs d'Afrique de l'Ouest, Sakalava de Madagascar et habitants des hauts plateaux du Vietnam partagent ainsi le privilège discutable d'avoir été considérés par les Français comme des "soldats nés", prédisposés à exercer et à subir la violence extrême des guerres des XIXe et XXe siècles. Menée à partir d'archives militaires, médicales et coloniales, cette étude retrace l'apparition et le développement d'une catégorie méconnue, fruit de la rencontre entre les officiers français et les populations colonisées, et mesure les conséquences concrètes et durables des stéréotypes raciaux sur la vie des individus. Elle propose ainsi une histoire nouvelle de la pensée raciale en France, attentive à ses contradictions, à ses effets pratiques et à ses mirages."--Page 4 of cover.